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Au Portugal, les incendies font rage, les débats sur leurs causes également

Les opérations d’extinction des incendies qui ravagent le nord et le centre du Portugal depuis dimanche et ont fait sept morts, dont quatre pompiers, continuaient ce jeudi 19 septembre au matin. Près d’une quarantaine de feux étaient encore actifs, dont une vingtaine hors de contrôle, selon le site de la protection civile. Si l’année 2024 avait été jusque-là calme sur le front des incendies, avec moins de 10 000 hectares brûlés jusqu’à la fin août, plus de 120 000 hectares de forêt seraient partis en fumée en quatre jours au Portugal, selon les données provisoires du système européen d’information sur les feux de forêt (Effis) de l’observatoire Copernicus. Plus de 6 000 pompiers, 1 800 véhicules et une quarantaine d’aéronefs ont été mobilisés.
Tous les ingrédients étaient réunis ces derniers jours dans le pays ibérique pour qu’une simple étincelle se transforme en un violent incendie : des vents forts, avec des rafales de 70 kilomètres-heure, des températures encore élevées pour la fin de l’été, dépassant les 30 degrés, et un taux d’humidité très bas, de moins de 20 %, voire 10 % par endroits.
Ce cocktail dangereux bien connu des météorologues avait poussé le gouvernement à déclarer, dès dimanche, la « situation d’alerte ». Celle-ci a été prolongée jusqu’à jeudi soir. Plusieurs villages ont été confinés et des centaines de personnes déplacées. Par ailleurs, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire convoqué mardi soir, la « situation de calamité » a été décrétée dans les municipalités touchées par les incendies, afin d’accélérer la prise en charge des victimes et la reconstruction des logements et entreprises détruits par les flammes.
« Nous savons qu’il existe des phénomènes naturels et des circonstances de négligence qui facilitent la naissance des incendies forestiers, mais il y a trop de coïncidences », a déclaré le premier ministre Luis Montenegro (Parti social-démocrate, PSD, centre droit), affirmant son intention de « poursuivre les délinquants responsables de ces atrocités ». Sept personnes ont été arrêtées depuis dimanche, en lien avec plusieurs départs de feu qui pourraient être intentionnels.
La région d’Aveiro, dans le nord du pays – en particulier les communes d’Arouca, Agueda, Albergaria-a-Velha et Sever do Vouga –, est sans doute la plus touchée par les incendies, qui frappent aussi les régions de Porto, de Viseu, de Tamega et de Coimbra. Ces derniers jours, les images de pavillons en proie aux flammes et de voisins qui tentent de les éteindre avec des tuyaux d’arrosage ou de petits extincteurs, tout comme les files interminables de véhicules tentant de fuir, sous un ciel noir de cendres, ont ravivé le souvenir de la tragédie de 2017. En juin de cette année-là, les feux de forêt de Pedrogao Grande, les plus meurtriers jamais recensés, avaient fait plus de soixante morts en quelques jours.
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